CHAMAREL… UNE FUSION PARFAITE ENTRE BISTRO ET GASTRONOMIE !
(AOP d’Olivier Bourdouxhe)
Dutronc chantait : “Il est 5h, Paris s’éveille”. Pour Benoît et moi, ce sera plutôt : “Il est 17h, l’apéro appelle”. Mon accompagnateur de restaurants me propose ce soir une adresse que je ne connais pas : le Chamarel, à Hannut. J’hésite un millième de seconde avant de dire oui. Olivier fait de la résistance, mais pas sûr qu’il serait un bon maillon pour aller sur le front.
Avant le solide toutefois, le passage obligé par le liquide. Rendez-vous dans un endroit que mon acolyte et moi connaissons très bien, lui parce qu’il y fournit de la viande (Boucherie Renkin), moi parce que j’y fournis mon palais, à savoir : le Mil&Zim, à Waremme (voir mon compte rendu récent sur cet établissement dans Le Gourmandiseur). Une bouteille de cava rosé plus tard, nous arrivons pour 19h au Chamarel.
Passé le pas de la porte, j’apprécie d’emblée la décoration cosy des lieux, de même que le dressage des tables et l’accueil. Une dame très avenante nous installe à une table au fond du restaurant. Benoît avait heureusement réservé deux couverts voici au moins 2-3 semaines, sans quoi nous serions rentrés fissa bredouilles ; le restaurant, avec ses 30 places, affiche complet.
Apéro bis ou apéro niks ? Apéro bis, naturellement ! Un apéro maison (sirop de fraise, rhum brun, tonic) et un cocktail maison (gin, hibiscus, citron vert, tonic), accompagnés de quatre délicieuses mises en bouche : bœuf thaï wasabi, aubergine farcie au chorizo et mayonnaise ail noir, velouté chou-fleur, croquant fromage blanc et radis. Difficile de mieux entamer un repas. Outre une présentation très soignée, les saveurs et les assaisonnements de ces petites entrées en matière plaisent d’entrée de jeu. Nous sommes clairement dans une bistronomie qui mérite bien son nom.
En avant ensuite pour le menu Plaisir du moment en trois services avec, en entrées, la joue de porc confite / oignons / Herve / Corinthe et la mousseline de saumon / sauce dugléré / tourteau / cresson ; en plats, la pluma de porc / chou / carotte / jus au poivre sauvage et la poitrine de volaille de grain / champignons / pancetta / jus de viande réduit ; puis, en desserts, confit d’agrumes / miel de chez Frédéric / mascarpone et la poire « Belle Hélène » / vanille des îles. Nous avons chacun goûté les plats de l’autre. Je ne les décrirai pas un à un, parce que toutes, absolument toutes les préparations témoignent d’un savoir-faire, d’une maîtrise des cuissons et d’une originalité dans les associations des saveurs qui forcent le respect et invitent à la dégustation. On sent que le patron, Daniel Bormans, a fait ses écoles dans des établissements de qualité à Bruxelles et dans les Ardennes. La cuisine française qu’il propose est raffinée, les produits sont respectés et la carte évolue au fil des saisons. Pas de tricherie, que de l’authenticité dans les assiettes qui vous sont servies. L’amour qu’il investit dans sa cuisine se ressent directement en bouche. Finesse, légèreté, sapidité, originalité, gourmandise, rien ne manque. Nous tombons sous le charme du “Chamarel”, un hommage, j’imagine, aux origines mauriciennes de l’épouse du patron, puisque le Chamarel est une plaine et un village de l’île Maurice.
Côté fluide, nous optons pour un Pic Saint-Loup vieilles vignes 2021 du Château de Lancyre, un vin dont la robe rouge sombre aux reflets bleutés offre un nez expressif de fruits rouges et de cacao avec une pointe de moka. La bouche est suave et fruitée, à la fois puissante et toute en finesse.
