
ETANG-BRASSERIE… ETANG, BRASSE-MOI L’EPONGE, ETANG, FAIS-MOI GOUZI-GOUZI !
(AOP d’Olivier Bourdouxhe)
Le dimanche soir, nombre de villes sont relativement mortes, plongées dans une léthargie préparatoire à la reprise du boulot. Les estomacs sont en revanche assez infatigables et vous rappellent, à votre corps défendant ou consentant, qu’ils aspirent rarement au repos. Et puis, je ne sais pas vous, mais, moi, le dimanche est souvent placé sous le signe de la paresse, du moindre effort. Plutôt que de subir le blues du dimanche à la maison, pourquoi ne pas sortir casser la croûte près de chez soi et jouer au vil tentateur pour être moins seul à manger ? Je sais que Bernard, alias le Gourmandiseur, va être facile à convaincre. Rendez-vous est donc pris pour lui faire découvrir “L’Etang Brasserie” à Waremme.
Je connais bien l’établissement, mais ça faisait déjà un moment que je n’y étais plus allé. Il est toujours aussi agréable, avec sa vue sur l’étang et son cadre verdoyant. J’aime cet endroit, en toutes saisons, et particulièrement en été, quand la terrasse est à nouveau accessible. Une belle grande terrasse préservée du bruit et de la pollution des moteurs. Un endroit où l’on pourrait venir s’attabler dès 12h et rester jusqu’à minuit pour prendre l’apéro, suivi d’un repas, puis d’une douceur l’après-midi quand le restaurant passe en mode tea-room, puis, pour les intrépides, à nouveau se sustenter le soir et terminer la soirée par un café ou un pousse-café.

Comme resto rime avec apéro, nous lançons les hostilités avec un kir et un campari. En entrée, unanimité sur l’une des suggestions du jour : les ravioles à la truffe noire et au parmesan. Belle présentation sur l’assiette et, même si l’on sent qu’il s’agit plutôt de ravioles à la sauce tartufata, le résultat est plaisant. J’aurais préféré que les ravioles soient légèrement moins cuites, mais le plat passe facilement et la quantité nous suffit. Pour les plats principaux, ce sera le gigot d’agneau farci pommes et romarin, cuisson de 7h et le magret de canard aux 2 poivres-agrumes. Là non plus, nous ne sommes pas lésés sur les portions. Un bon 350 g – 400 g de bidoche pour l’agneau, c’est du solide. Les cuissons sont impeccables, la tendreté des viandes remarquable, les goûts bien présents et, cerise sur le gâteau, les légumes vapeur qui accompagnent mon canard. J’ai eu mon canard comme demandé, rosé et fondant à souhait. Et cette sauce, un délice ! Contentement identique chez Bernard. De fait, son gigot glisse littéralement en bouche. Au vu des quantités, nous n’avons quasi pas goûté au gratin dauphinois, un peu sec selon moi mais bien, comparé à bien d’autres gratins dauphinois insipides.

La théorie des fluides. Commençons par le Saumur Champigny 2023, Cuvée de Bruyn, vieilles vignes. Si vous aimez l’eau légèrement aromatisée aux fruits rouges, vous devriez y trouver votre compte. Fruité et pas déplaisant au tout début, ce Loire nous a déçus, tant il ne propose aucun plaisir au palais. Était-il trop jeune, voire déjà passé ? Aucune idée. Une certitude : nous avons laissé ¼ de la bouteille. Dommage ! Le deuxième flacon, un vin de la vallée du Rhône, nous conviendra nettement mieux. Un Mas des Volques (Grenache, Carignan, Cinsault), 2021, Esus, Duché d’Uzès qui propose une belle longueur en bouche, avec une jolie note de mûre. Nous sommes ici face à un breuvage structuré, sans être dans l’excès, et aux tanins agréables. Nous terminerons raisonnablement par un seul digestif chacun (si si) : un café jamaïcain et un café de Paris. Nous n’avons pas eu droit à de la crème fouettée, certes, mais ces deux breuvages étaient plus que bien réussis, avec une générosité dans l’alcool difficilement contestable… (Smiley !)
