NIZAM SÜTLAG… LA PREMIÈRE PIZZERIA TURQUE OFFICIELLEMENT ENREGISTRÉE !

Istanbul, jour #3, déjeuner…

Ce midi, Ayhan nous emmène déjeuner chez Nizam Pide & Sütlaç, un des restaurants emblématiques d’Istanbul, il est situé dans le quartier de Beyoğlu.  Depuis 1982, il est reconnu comme étant la première pizzeria turque officiellement enregistrée dans le pays.  Le menu propose une variété impressionnante de pides et de sütlaç, mais pas que, laissez-moi d’abord vous conter notre histoire du jour.

Dès tôt ce matin, les visites d’Istanbul continuent, la ville est toujours aussi passionnante et belle, et j’avoue que dès ce troisième jour, on commence à vraiment bien s’y sentir, toutes nos appréhensions légitimes ont disparus, on vit la ville, on commence également à s’y retrouver dans ces dédales de rues, de passages, de quartiers, de territoires.  Ici on vend uniquement de l’éclairage, là uniquement des robes de mariées, ou encore là-bas que des épices, on dirait que tout le monde en ville a pignon sur rue et a quelque chose à vendre, c’est fou !  Mais y’a pas à dire, les visites, ça creuse !  Ayhan a décidé de nous faire découvrir toutes les spécialités de son pays, de sa ville, alors ce midi, direction Nizam Sütlag.

L’établissement est à nouveau une fourmilière, on mange en terrasse, on mange en intérieur, on mange à l’étage, y’en a probablement qui mangent en cave (Smiley)… bin nous, on monte !  Chouette salle, des tables de quatre personnes, c’est plus sympa que les grandes tablées de 20 couverts.  Alors ici, nous dit Ayhan, vous pouvez choisir entre les pides (pizzas turques), les sütlaç (riz au lait) ou les plats mijotés du rez-de-chaussée.

Mais d’abord, en entrées, les soupes… avec Doudou, mon alter ego, nous plongeons « mox-statim-subito » sur une soupe aux abats, plus exactement aux tripes, c’est délicieux.  Du côté du goût, celui des tripes est doux car la tripe s’imprègne facilement des saveurs des autres ingrédients avec lesquels elles sont cuisinées.  En fait, les tripes sont une bonne éponge qui absorbe tous les arômes des ingrédients du ragoût.  Cette soupe s’appelle l’işkembe, c’est une spécialité culinaire d’Europe de l’Est et du Moyen-Orient, d’une couleur blanchâtre, qui est généralement dégustée avec une sauce à l’ail et au vinaigre, ou comme nous, au citron.

Pour le plat, j’hésite car si je ne goûte pas leur « pide », je n’aurai plus l’opportunité d’en manger.  Doudou, plus malin que moi, n’hésite pas, les plats mijotés et mitonnés du rez-de-chaussée sont pour lui comme le brame du cerf en période de rut dans la forêt de Rambouillet.  Je vois son mufle frétiller à l’idée de ce qui l’attend, et il a bien raison le bougre !  Allez, c’est parti…

Il faut que vous sachiez que la pide est un plat emblématique de la cuisine turque, souvent surnommé la « pizza turque ».  Elle se caractérise par une pâte soit allongée et ovale, soit ronde comme chez nous, garnie d’ingrédients variés, puis cuite au four à bois pour obtenir une texture croustillante à l’extérieur et moelleuse à l’intérieur.  Pour la petite histoire, la pide est une spécialité anatolienne qui remonte à l’époque de l’Empire ottoman. Elle est particulièrement populaire pendant le Ramadan, où elle est souvent consommée au moment de l’iftar, la rupture du jeûne.  La mienne sera une Kıymalı Pide à la viande hachée, avec épices et légumes.  La pâte est délicieuse, fine et légèrement levée, cuite dans un four à bois, ce qui lui donne ce goût fumé unique, elle est également servie avec du beurre fondant sur le dessus.  Ces pides n’ont vraiment rien à envier aux pizzas italiennes, certes de dimensions moindres mais beaucoup plus copieuses, difficile de terminer la bébête.

Je zieute tout de même l’assiette du Doudou, c’est m’a l’air également vachement bon, j’en suis au point de presque regretter mon choix car il se régale le gougnafier et, de plus, ce rustre paltoquet n’arrête pas de me tancer, presque de me chanter pouilles, mais…  « Je l’aurai un jour, je l’aurai !  Vous permettez ? »

La belle expérience que voilà, je pense un jour revenir à Istanbul afin d’y mener une étude anthropologique, culinaire et gastronomique… bon, je vous laisse digérer tout ça car dans quelques heures, on remet le couvert !

Date de la visite : mercredi 5 mars (Déjeuner)

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