LOU TIAP… QUAND LE SUD-OUEST PREND SES QUARTIERS À PARIS A L’ORA DE DINAR !

Après une première journée au Whisky Live Paris, j’emmène mes Tontons mitonneurs en Gascogne. Pas de temps à perdre : on les pâre d’un pourpoint ajusté, d’une chemise blanche à col bouffant, de chausses et de bottes hautes. Voilà mes célèbres cadets, fourchette en main, prêts à entrer en lice… ou du moins à faire honneur au terroir.

Ce soir, direction Lou Tiap, où nous attendent Anne et Olivier. Lou Tiap, c’est un peu comme si un coin de Navarre s’était installé dans la ville lumière.  Ici, tout est soleil et tout chante, du charme de l’accent d’Anne qui a du goût, du soleil et du cœur (Nougaro) aux plats qui mijotent doucement dans la cuisine. Je sens déjà que nous allons « tíaper » joyeusement à quatre autour d’une belle tablée, respirer une grande bouffée de terroir, un souffle de chaleur et de joie de vivre… avec ce petit soupçon de malice qui fait toute la différence.

Soit dit en passant, la Corse à midi, la Gascogne le soir… on pourrait se demander si nous ne sommes pas déjà en train de préparer notre Winter-body. Blink !

Seule en salle, Anne s’affaire, comme une cheffe d’orchestre du goût. Pour patienter, nous sirotons de délicieux Pousse-Rapière, liqueur à base d’Armagnac et d’orange amère, allongée d’un Pét-Nat (Pétillant Naturel) Mauzac Nature — le duo parfait pour se mettre l’accent gascon dans la bouche, « cong ! »  Churros maison en amuse-bouche : déjà, un sourire avant la première bouchée.

Les premières assiettes arrivent et c’est déjà un festival…  Deux « Lou Hitge Gras » qui sont du foie gras de canards de la Maison Joyeux, accompagné de chutney, pruneaux et Piment d’Espelette, un Tartare gascon aux deux magrets, l’un cru, l’autre séché, avec fraises et autres douceurs, et pour moi, deux œufs cocottes aux cèpes “bouchons”, ail, herbes et mouillettes.  On pourrait presque chanter « Et mourir, de plaisirs… », tant nous sommes en pleine régalade.

Etape régionale pour les plats, on passe à la vitesse supérieure avec trois « Caçolet coum à Tolósa », autrement dit cassoulet toulousain aux quatre viandes, avec haricots-maïs Tarbais qui, parait-il, ne sont pas carminatifs… on verra demain si… ainsi qu’une Entrecôte de cochon noir gascon, purée et rôtie de potimarron au thym.  Tout est véritablement délicieux et rassasiant, sourires sur toutes les lèvres.

Théorie des fluides appliquée… après les Pousse-Rapière, cap sur un Côtes de Gascogne 2020, vieilles vignes du Domaine de Pellehaut. Un vin qui accompagne merveilleusement la cuisine de terroir, élégant, et parfait pour prolonger le plaisir.  Et pour finir en beauté, trois Bas-Armagnac, dignes des meilleures lames de France et de Navarre : tranchants et chaleureux à la fois.

Pour les curieux, le Pousse-Rapière Monluc : la rapière dans le verre et l’élégance gasconne à la bouche, mais un peu d’histoire avant le toast…  Née au cœur du Gers, dans le berceau du Château Monluc à Saint-Puy, la Pousse-Rapière voit le jour en 1963 grâce à l’audace de René Lassus, héritier d’une tradition gasconne aussi solide qu’un vieux cep d’Armagnac.  Son nom rend hommage aux capitaines gascons du XVIᵉ siècle, qui, après les guerres d’Italie, ramenèrent dans leurs bagages un fleuron de l’élégance : la rapière, fine épée de duel et symbole de finesse.  L’idée était toute trouvée : marier la puissance noble de l’Armagnac à la vivacité enjouée de l’orange amère, pour créer une liqueur aussi racée qu’un mousquetaire au service du Cardinal ou du Roy.

Anne et Olivier, merci pour cette très belle soirée, revivre le Sud-Ouest de mes vingt ans, merci de nous avoir fait voyager au travers de l’excellence de votre cuisine et de vos tables !

Et vous, lecteurs, lectrices, hédonistes ou épicuriens, maintenant que vous savez tout,
je vous file l’adresse et je vous dis « Adishatz et Bon Tíap ! »

Date de la visite : samedi 27 septembre 2025 (Dîner)

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