Ce matin, rendez-vous avec mon ami Julien. Sujet du jour : grande discussion philosophique à bâtons rompus sur les valeurs humanistes. Rien que ça ! Ambitieux, mais bon, on aime vivre dangereusement. La conversation prend son envol, les idées fusent, on passe en mode « Danse des heures » de Ponchielli, et puis soudain… un cri intérieur retentit :
« Hé, noble esprit plongé dans ses pensées profondes… Tu ne crois pas qu’il serait temps de nourrir le bas peuple ? Moi, là, en bas, j’ai FAIM ! »
Je regarde Julien, qui lui aussi commence à lorgner les pigeons comme s’ils étaient des nuggets…
« Cher ami, ne serait-il pas opportun de sustenter nos modestes appétits avant que nos entrailles n’entament une révolte ? »
« Affirmatif, Capitaine ! »
Et là, sans concertation préalable (nos estomacs sont manifestement télépathes), on a une irrépressible envie de libanais. L’appel du houmous, sans doute.
Premier arrêt : fail monumental. Le resto est fermé, rideau baissé, rêves brisés… Adieu Houmous, Kefta, Moutabal et Falafel… Tant pis, on rebondit façon Liégeois et nous prenons la direction de la Place du Marché, mode « trik-nonote » activé (les vrais savent). Et là, tel un mirage appétissant, le Lazeez nous fait de l’œil. Ni une ni deux, on se cale en terrasse comme deux princes du mezze.
Premier contact avec le personnel plutôt glacial. Bon, disons… frisquet, comme un vent de novembre dans le Sahara. Mais deuxième contact ? Chaleur humaine, sourires, explications dignes d’un documentaire culinaire, et une avalanche de plats. Le bonheur !
Côté menu, on n’a pas fait dans la prise de risque : option « Shway Men Kol Shi » — littéralement « un peu de tout » (ou « je suis indécis mais curieux », selon ma traduction personnelle). Un assortiment de mezzés qui danseront la dabké dans nos assiettes.
Je serais incapable de vous citer chaque plat sans faire appel à une équipe d’archéologues gustatifs, mais croyez-moi, tout était délicieux. Mieux encore : les photos parlent d’elles-mêmes. Oui, on a mitraillé nos assiettes avant de les dévorer ! (Komdab !)
