LA BRASSERIE FRANÇOIS… NOBLE REFUGE POUR ESTOMACS EXIGEANTS !

Demain, c’est la fête de notre Ordre de Chevalerie, un banquet est prévu, moulte santés seront portées et nous ne manquerons pas de plusieurs fois doubler les mesures.  Comme chaque année, tradition oblige, les plus impliqués veillerons aux préparatifs des célébrations, et une fois ces derniers effectués, ils prendront le repos nécessaire à la réfection de leurs forces, sauf que chez nous le repos se prend attablé, les armes et les canons à la main, et à ce jeu, vous savez que je ne suis jamais le dernier (Blink !)

Nous nous rendons, presque à notre habitude, à la Brasserie François, cette adresse emblématique située au cœur du vieux Namur, sur la place Saint-Aubain.  Face à la porte tambour qui a l’âge des lieux, je regarde songeur ce très beau bâtiment du XIXe siècle qui a rythmé une partie de la vie de la maintenant Capitale de la Wallonie.  Je me décide et j’obtempère à la lecture de la plaque cuivrée… « Push ! »

La Brasserie propose une cuisine traditionnelle belge et française, le tout dans un cadre évoquant les grandes brasseries parisiennes au décor très cosy, avec un intérieur élégant et une ambiance plus que chaleureuse.  Personnellement je vous recommande au moins deux visites par an, une fois en intérieur, et une fois en terrasse, lieu très prisé dès le retour des beaux jours, et s’il venait à légèrement crachouiller, vous aurez toujours la possibilité de vous installer dans l’un des trois cabanons de plage très Deauville.

Mais je parle, je parle et j’en arrive à oublier de vous parler de notre table…  Mais que m’aperçois-je ? Sept Chevaliers ont répondu à l’appel… et la table est ronde, est-ce un signe ? (Smiley !)  Les convives s’installent mais dès leurs séants posés, leurs orifices laryngés, voire leurs trappes à bibine, invoquent Bacchus à gorge déployée et protestent bruyamment contre la sécheresse séante !  Un Saumur Champigny « Les Silices » de 2022 viendra calmer cet hymne de la soif chanté en canon et il sera des nôtres jusqu’à plus soif !

Passons aux entrées…  Asperges à la flamande, Cervelle de veau rôtie au beurre de câpres, et Os à moelle en persillade, gros sel, pain toasté… tout est délicieux mais pour moi, les os à moelle remporteront haut la main cette première rencontre, trois très belles pièces garnissent un impressionnant tailloir.

En ce qui concerne les plats, je propose un quasi ex-aequo sur toute la ligne car il est vraiment très difficile de désigner un vainqueur au tournoi de table de ce jour…  Le Filet américain fait minute est une grande réussite, tout comme ses frites et sa mayonnaise maison… le très copieux Jambonneau « comme aux Halles » avec échalotes confites en peau et pommes au four est parfait, longue cuisson maîtrisée, peau croquante, j’ai adoré… comme les Rognons de veau, moutarde à l’ancienne très dijonnaise à nous en pourlécher les babines… et alors, avec peut-être une légère tête d’avance, un véritable Cassoulet de Carcassonne aux mogettes de type « lingot » qui ici remplacent les traditionnels tarbais…  Il n’y a pas de doute, ici on sait faire le cassoulet, je tiens souligner que la Brasserie François est membre de l’Académie Universelle du Cassoulet de Carcassonne.  J’ai déjà fait un cassoulet-road-trip et je ne sais toujours pas me décider entre Carcassonne, Castelnaudary et Toulouse, mais hors hexagone, celui-ci remporte haut la main le prix de la qualité et du goût !

Oyez ! Oyez !  En guise de conclusion, place maintenant à notre envolée lyrique… 

Noble refuge des estomacs exigeants et des âmes flâneuses, la Brasserie François s’érige, fière et intemporelle, dans l’élan d’un siècle gourmand. Sous ses hauts plafonds à moulures et ses globes de lumière laiteuse, le cliquetis des couverts résonne comme une valse légère sur ses nappes immaculées.  On y entre comme dans une chanson d’Aristide Bruant, les boiseries lustrées racontant mille soupers joyeux, les banquettes cramoisies recueillant confidences, rendez-vous galants et débats enfiévrés.  Chaque plat y arrive en conquérant, nappé de sauces généreuses, escorté de vins bavards, et salué par des gosiers ravis. Le service, en livrée discrète, déroule l’art du geste juste : ni trop, ni pas assez.  La brasserie n’est pas un simple lieu, c’est une république de la convivialité, un théâtre d’assiettes où la tradition se sert chaude, dans un brouhaha doux, enveloppant, presque musical.

Dois-je vraiment encore vous dire d’y aller ?

Date de la visite : mercredi 16 avril 2025 (Dîner)

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