Titre alambiqué, je n’en disconviens pas, mais lorsque l’on sait que le Vian évoqué dans l’appellation de l’établissement, n’est autre que Boris Vian, tout est dit… Pour le reste, Google n’est-il pas votre ami (Smiley) ?
Café Vian, café littéraire français et hongrois, c’est ainsi que la demoiselle, qui sera mon hôte de la soirée, me relate les lieux, leur histoire, le cachet, le besoin d’être une sorte de Consulat Culturel de l’Hexagone… On me donne d’ailleurs immédiatement une carte de l’établissement tout en français, le souci est que je suis le seul à savoir la lire et, dès lors, lors de la commande, il faut la traduire en hongrois… (Blink !)
Ce soir est mon dernier soir à Budapest, demain je reprends l’avion pour le pays du grand Jacques. Comme il est maintenant de tradition, lors de chaque rencontre avec mon ami, et néanmoins collègue, Emin, nous déjeunons ou dinons de conserve. Le restaurant géorgien que nous envisagions est complet, je dégotte dès lors le Café Vian, critiques excellentes, cadre à la parisienne, sans hésitation je réserve chez notre ami Boris.
La très grande terrasse est bondée, la Place Liszt est ombragée, petits parcs, rue piétonne, une atmosphère particulière règne ici et je me félicite d’avoir choisi cet endroit. J’entre dans l’établissement, la demoiselle, je ne sais par quelle magie, me dit d’emblée : « C’est moi que vous avez eu au téléphone, vous êtes bien le Monsieur de l’UNICEF ? »… « Euuuh, oui ! Vous faites comment ? C’est une caméra cachée ? »… « Prenez place, je vous prie, je m’occupe de vous… »
Emin n’étant pas encore arrivé, je me dis qu’un apéritif serait le bienvenu, trois mots avec le barman et il me confirme qu’il peut, sans problème aucun, me préparer un Manhattan comme à Manhattan… « Go for it Forrest ! » Comme Emin a du retard et s’est trompé d’établissement, je ne peux que l’en remercier, et j’en profite pour en commander un second… Oui, je sais, mais bon, vous me connaissez maintenant ! (Blink !)
Une fois l’impétrant sur les lieux, nous nous décidons pour un tartare maison et hongrois en entrée, suivi d’une couronne d’agneau (mon péché mignon) et d’un goulash que je qualifierai de minestrone, à l’image de la soupe indigène. Pour celles et ceux qui, comme moi, aiment les veloutés, faut le vouloir mais bon, probablement un reliquat de l’ex-Union Soviétique.
Le tartare est délicieux, coupé au couteau et terminé au marteau d’intention afin d’attendrir encore plus la viande, comme il est également hongrois, le paprika est au rendez-vous et la garniture de poivrons verts qui l’accompagne ne manquera pas de secouer mes papilles… Mortecouille ! Ca swingue !
La couronne d’agneau est tout à fait classique, cuisson parfaite, le dièse est le caquelon de légumes grillés qui l’accompagne, caquelon réalisé dans une pâte à pain, rempli de légumes croquants à souhait, légumes saupoudrés d’une variété invraisemblable d’épices au point qu’on ne discerne rien, on ne peut qu’appréhender le tout sans se poser de question. Waouh !
Concernant la dive bouteille, Emin étant un véritable fan du sud de l’Italie, notre choix se portera sur un Primitivo Terrecarsiche de la région des Pouilles de 2021 et qui titre à 13.5%. Du corps, de la longueur, de la mâche, parfait pour accompagner nos repas.
Ici, pas de dorure ni de faste comme au « New York Café » mais un endroit chaud, intimiste, cosy, aux lumières tamisées, un endroit d’où l’on n’a pas envie de partir, on s’y verrait bien abuser de liqueurs ou de Palinka jusqu’au bout de la nuit, en refaisant le monde. Bref, un endroit que je recommande chaudement.