
Après la soirée gargantuesque de la veille à l’Ermitage du Moulin Labotte, suivie d’un petit déjeuner pantagruélique dès potron-minet, nous voilà fin prêts pour partir à la découverte de Charleville-Mézières. Ville d’art et d’histoire, elle regorge de trésors patrimoniaux qui méritent plus qu’un simple détour. Allez, suivez-moi pour un rapide petit tour du propriétaire !
Commençons par la vieille ville fortifiée, autrefois défendue par le Chevalier Bayard lors du siège de Charles Quint. De là, direction la Basilique Notre-Dame d’Espérance, célèbre pour ses 1 000 m² de vitraux contemporains, aux motifs symboliques et lumineux. Puis, une halte s’impose auprès de l’enfant terrible de la ville : le poète rebelle Arthur Rimbaud. Enfin, impossible de manquer la splendide Place Ducale, petite sœur de la Place des Vosges parisienne. L’harmonie des couleurs — bleu des ardoises, jaune de la pierre de Dom et rouge des briques — compose ici l’étendard vibrant de Charleville.
C’est justement sur cette Place Ducale que nous avons choisi de nous attabler, dans un charmant établissement au nom évocateur : Les Cocottes d’Antan.

L’accueil est chaleureux, tout sourire. À peine installés, vin blanc en apéritif pendant que nous parcourons l’ardoise, simple, gourmande et résolument française. Ici, pas de fioritures : on cuisine le terroir, on mijote des plats qui sentent bon la tradition.
Au menu, Avocat-crevettes pour Frédérique, Cassolettes de Saint-Jacques sur fondue de poireaux pour les messieurs. Puis viennent un Tartare de bœuf accompagné d’un gratin dauphinois, un Camembert rôti et ses pommes de terre, une Lasagne au confit de canard et champignons, et une Andouillette gratinée au camembert, escortée de son écrasé de pommes de terre.
Les sourires autour de la table en disaient long, nous nous sommes tout simplement régalés. L’ambiance conviviale, bon enfant, parfaitement accordée à celle du lieu et à la gentillesse du personnel, ont ajouté une belle pierre à l’édifice.

Le concept de la maison est aussi original que pratique : ici, tout est servi en cocottes individuelles, présentées sur des planches en bois conçues pour accueillir également les couvercles. Résultat : service fluide, table peu encombrée, et des plats toujours bien chauds. Une belle idée au service d’une cuisine généreuse, authentique et savamment mijotée.
Côté théorie des fluides, pas de carte mais bien un serveur-œnologue qui vous guide selon vos envies. Le choix est restreint mais pertinent. Nous avons opté pour un vin rouge du Lubéron : « La Ciboise » 2023 du Domaine Chapoutier. Petit clin d’œil, ce vin tire son nom de la maison familiale des Chapoutier, à Tain-l’Hermitage. Assemblage de grenache, syrah et parfois mourvèdre ou carignan selon les années, il offre une belle expression du sud : fruits rouges, épices douces, touche de garrigue, tanins souples et fraîcheur bien équilibrée. Ce vin à l’élégance méridionale, certes facile d’accès, mais loin d’être banal, a parfaitement accompagné notre repas.
