AU CONCORDIA… LES BONNES TRADITIONS NE MEURENT PAS !

(AOP d’Olivier Bourdouxhe)

Aujourd’hui, rendez-vous avec l’histoire.  Ce midi, après une visite de l’exposition organisée dans la gare des Guillemins consacrée au National Geographic, c’est le sol d’une institution liégeoise que nous allons fouler : le Concordia.  Créée en 1953, cette table bien connue des Liégeois est toujours aux commandes de la même famille.  Ici, ma bonne dame, mon bon monsieur, on ne badine pas avec les traditions. Pour preuve, la tenue du personnel de salle : gilet et pantalon noir, chemise blanche et chaussures noires. Un style classique à l’ancienne que l’on retrouve dans le nappage et la vaisselle, ainsi que dans la décoration très sobre des lieux.  Et bien moi, le bon vieux classique, j’aime encore bien, parce qu’il possède un côté rassurant.  Puis, quand un restaurant existe depuis autant d’années, on aurait tort de ne pas essayer ou, comme nous, de ne pas y retourner.

La carte ?  Qui l’eut cru, une proposition de classiques de la cuisine franco-belge.  Pour vous faire saliver un peu, voici quelques plats emblématiques : escargots à l’ail, œuf à la russe, rumsteck nature, cervelle, rognons, américain…  Que la longueur de la carte ne vous rebute pas : tout ici est frais.  L’affluence garantit la qualité et la fraîcheur de l’approvisionnement.  Réservez, c’est un bon conseil.  Sachez par ailleurs que le Concordia vous propose également une belle gamme de plats à emporter dans sa partie friterie annexe.

Vous, qui êtes de plus en plus nombreux à nous suivre, le savez, les Pieds Nickelés n’entament jamais un repas sans apéro : Campari-soda, Pineau des Charentes et deux Maison (équivalent du kir framboise).  Pas de mise bouche, étonnamment, mais peu importe.  Du côté des entrées, nous aurons des Fondus parmesan, un Os à moelle et une Fricassée aux champignons.  Les fondus sont exquis, non seulement parce qu’ils goûtent véritablement le parmesan, mais aussi parce que leur cuisson est impeccable.  L’intérieur fond en bouche, sans être coulant faute de matière, comme c’est trop souvent le cas, tandis que l’extérieur croustille.  Marc me signale que sa fricassée est de très bonne facture, hormis une face des toasts légèrement trop grillée.  Bernard apprécie son os à moelle, même si l’assaisonnement aurait pu être plus marqué, ce qu’il rectifie par le gros sel proposé à part.  Au vu de la portion, il aurait aimé voir un deuxième os sur son assiette.  L’os avait effectivement l’air un peu maigre et seul sur son assiette.

Place aux plats de consistance : des Longes de porc rôties au vinaigre de framboise, pommes Amandine, chicon braisé et potée aux choux de Bruxelles ; une Epaule d’agneau confite aux fruits et herbes de la garrigue, pommes de terre sarladaises et sucrine braisée ; un Américain.  Bien que les longes auraient pu être moins sèches, elles m’ont beaucoup plu.  L’ensemble fonctionnait très bien, avec un vinaigre de framboise qui vient contrebalancer la petite sucrosité du chicon caramélisé et la douceur de la potée aux choux de Bruxelles.  Un délice aussi du côté de l’épaule d’agneau, si tendre qu’un couteau était à peine nécessaire.  Mariage des saveurs réussi.  L’américain, préparé en salle et plat phare de l’établissement, n’a pas failli à sa réputation : un régal !  Marc a même consenti à ce que je le prive d’une cuillerée de son plat.

Parlons vins. Juste 2 bouteilles de rouge. Nous sommes entrés dans l’âge de la raison (Blink !). Premier flacon : un Bordeaux, Château La Garenne 2020, Lussac Saint-Emilion.  Voici des années que je n’avais plus dégusté de Bordeaux.  Sans être exceptionnel, cette étoile au Guide Hachette des vins n’a rien pour déplaire. Frais et sur le fruit, cet assemblage de merlot (80 %) et de cabernet-franc se caractérise par des notes finement acidulées, des tanins fins et un boisé discret.  Son absence de lourdeur nous donnera l’occasion de transiter sans problème vers son successeur, un Brouilly Vieilles Vignes 2023 du Château de Corcelles. Un 100 % Gamay à la robe rubis éclatante et au nez séduisant de fruits rouges, légèrement floral.  Souple et équilibré en bouche, il propose une fraîcheur séduisante et une finale persistante. Et, comme les Pieds Nickelés ne peuvent finir un repas sans digestif, voire un Baba au rhum en plus pour Marc comme dessert, nous prendrons des Cafés normand, un Colonel et du café (si, si, aussi, pour certains), ainsi qu’un excellent Marc de Gewurztraminer (vieilli 25 années !) des caves Botte-Geyl.  Comme l’écrivait un illustre poète indien : l’Irish ou le Normand Coffee est le breuvage qui nous maintient dans la vie, avant notre passage vers l’ailleurs (Smiley !)

Le mot de la fin…
Voici encore une table que nous vous conseillons, que vous soyez de passage à Liège ou que vous y habitiez. Quand des plats traditionnels sont bien cuisinés et que le personnel est à la fois professionnel et sympathique - le serveur attitré à notre table affichait 23 ans de service au Concordia ! -, que souhaiter de plus ? Une fois encore, merci pour l’accueil et ces moments passés à se régaler.

Date de la visite : samedi 19 avril 2025 (Déjeuner)

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