
Si je vous raconte toute l’histoire, vous n’allez jamais me croire… Un jour, j’écris un article sur « La Cuisine de Yannick », sur ce un liégeois expatrié à Montréal, Jean-Michel W pour ne pas le nommer, me contacte pour en parler, et de fil en aiguille il me dit avoir travaillé dans le même quartier de Bruxelles que moi, du côté du Régent, que je dois absolument essayer trois restos du coin, à savoir « Le Mangeoire », « La Sardegna », et « Le Millénium ». Il avait raison !!! Depuis nous sommes amis et de temps à autres, il nous propose une bafouille ou l’autre, soit sur Cuba, soit sur Montréal, et lors de ses passages dans la Cité ardente, nous ne manquons jamais de prendre rendez-vous…
Bon, revenons-en à notre table… Ce midi, c’est l’anniversaire de ma Cheffe… je l’invite au resto ainsi que le reste du gang, invitation acceptée mais où aller ?!? J’appelle « Le Mangeoire », mais bon, « Schnoll ! », en dernière minute, on oublie… Là-dessus je me dis, pourquoi ne pas essayer « Le Millénium », je dois bien ça à Jean-Michel… il est de bon conseil, je ne risque pas grand-chose.
Tel le « Quand on arrive en ville » de Starmania, le gang descend sur Saint-Josse-Ten-Noode… un peu de recherche est nécessaire pour dénicher ce tout petit établissement dont la vitrine est loin d’être engageante, il faut le reconnaître, ça fait un peu gargote de quartier, mais une fois la porte poussée, nous sommes accueillis chaleureusement par le patron qui installe notre tablée. Une fois le gang au complet, nous prenons connaissance des entrées et des plats qui, comme dans une trattoria sont affichés au mur et à la craie. Ici, pas de carte, pas de menu, il y a ce qui est au mur…

Perso, je trouve que les propositions sont originales et même alléchantes, au vu de ce que je lis, je sais qu’ici je vais manger « italiano vero », je me surprends même à chantonner « Lasciatemi mangare, con la forchettá almano, lasciatemi mangare, sono un italiano vero » (Smiley !) Je m’étonne un peu de certains plats mais les explications engageantes du Chef nous engagent à essayer. Alors, pour la table, ce seront des Pennette di Gnochi alla Carbonara, des Paccheri crème de pistaches et Guanciale, et pour Etienne et moi, des Pappardelle rustiche au Guanciale, myrtilles et champignons des bois.
Les Gnochi sont absolument délicieux, surtout présenter de la sorte, on croirait manger des pâtes mais non, quelle surprise ! Les Paccheri, mes pâtes courtes préférées, sont à tomber, cuisson al dente parfaite ! Et alors, les Pappardelle au Guanciale et aux Myrtilles sont indescriptibles, ce mélange salé-sucré est une découverte incroyable, je n’aurais jamais pensé manger un jour de la sorte, quelle audace ! C’est le genre d’endroit où, après avoir goûté les trois plats, tu sais que tu reviendras car la cuisine ici est traditionnelle, c’est pas un restaurant, c’est un Atelier alchimique, c’est la table de Nona Anna, ou de Zia Maria, ou della Mama… Maledetto pasticcio ! (me dis-je en moi-même…) Cet endroit est super !
J’ai très envie d’un excellent vin, surtout d’un vin du sud, un coup d’œil sur la carte… Je ne fais ni une, ni deux, je commande une bouteille de Salice Salentino Riserva, un vin de la région des Pouilles d’où provient Francesco, mon collègue et presque vis-à-vis de table. « Très bon choix ! » me dit-il… il n’avait pas tort… un beau rouge rubis, beaucoup de fruits rouges au nez mais pas que, on sent également des épices et d’emblée, ce vin promet d’être d’une belle rondeur, ce fut le cas ! Rien d’étonnant puisqu’il a vieilli 12 mois en tonneaux, ce qui lui confère du corps et un bel équilibre. Du côté des cépages, 85% de Negramaro et 15% de Malvasia. Une belle découverte !
